• Julius von Schlosser

     

      

          Julius von Schlosser, Objets de curiosité, Paris, Gallimard, 2002

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          Première édition en allemand chez Julius Bard, 1922

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    On peut comprendre ce rejet en se penchant plus précisément sur l'œuvre. Il s'agit d'un groupe de trois figures entièrement nues : un jeune couple et une épouvantable vieille se tiennent dos à dos, de telle sorte que le vieille constitue, dans tous les sens du terme, le « revers » des deux jeunes gens. Sculptée avec beaucoup de soin et d'art dans du bois de tilleul, cette petite sculpture présente encore ses couleurs d'origine, peintes sur un enduit de plâtre et conservées dans un état si impeccable qu'on serait bien en peine de trouver ailleurs un si bel exemplaire. C'est une chance inouïe, surtout quand on songe que le XIXe siècle, pourtant tourné vers le passé, fut soumis dans ce domaine à des exigences mal comprises de pureté stylistique et reprit à son compte le préjugé que la « Renaissance » velche avait inoculé au Nord selon laquelle la sculpture « noble » devait être monochrome, comme ces statues antiques sorties toutes blanches des tombeaux où elles avaient perdu les couleurs plus ou moins riches qui les décoraient autrefois.

     


  • Commentaires

    1
    bdg
    Dimanche 30 Décembre 2007 à 11:27
    origine du monde
    Un siècle plus tôt, questionné sur ce qui comptait pour lui dans l'apparence féminine, Casanova avait eu cette piquante réponse: «Dans l'examen de la beauté d'une femme, la première chose que j'écarte, ce sont les jambes.» C'est l'avis de Courbet, l'éclat du séducteur en moins. Thierry Savatier brosse ce portrait de l'artiste, vers l'âge où il peignit L'Origine du monde: «Il s'était considérablement empâté, presque jusqu'à l'obésité, sa barbe drue et ses cheveux sentaient toujours un peu le vieil alcool et le tabac à pipe froid; il s'habillait sans recherche, buvait quotidiennement, disait-on, six litres de vin, sans compter les pintes.» Thierry Savatier espère qu'on va pouvoir enfin faire abstraction des tabous et aborder la toile de Courbet «avec sérénité, non comme une "image pornographique", mais comme une œuvre à part entière». C'est absurde. Cette œuvre peinte d'après une photo obscène pour être placée derrière un rideau n'est pas une œuvre comme les autres. Elle provoque, selon le mot de Jean Clair, une «érection de l'œil». Vouloir à la fois l'érection et la sérénité, c'est ne pas savoir ce qu'on veut. Claude Habib, L'Origine du monde. Histoire d'un tableau de Gustave Courbet Thierry Savatier Edition BARTILLAT
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