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Herman Melville - trois contes doubles
Herman Melville, Trois contes doubles, Grenoble, Editions Cent Pages, 2005
Le Paradis des célibataires
Il n'est pas très éloigné de Temple Bar.
En s'y rendant, par le chemin habituel, on a l'impression de quitter une plaine surchaufée et de
se retrouver dans une profonde et fraîche vallée, ombragée par les collines qui l'entourent.
Incommodé par le vacarme et souillé par la boue de Fleet Street - où se pressent ces Bénédict
de commerçants, le front ridé des lignes de leurs grands livres, réfléchissant à l'augmentation
du pain et à la dépression postnatale - tournez dextrement en arrivant à un carrefour mystique -
ce n'est pas une rue - glissez le long d'un passage monastique et peu éclairé flanqué d'édifices
sombres, sobres et solennels, puis sans cesser d'avancer, quittez en tapinois tout ce monde accablé
de soucis pour, enfin dépêtré, vous retrouver dans des cloîtres tranquilles du Paradis des Célibataires. [...]
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