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Erasme - Eloge de la Folie
Erasme, Eloge de la Folie, Paris, Flammarion, 1964
Ecartons les sages, qui taxent d'insanité et d'impertinence celui qui fait son propre éloge.
Si c'est être fou, cela me convient à merveille. Quoi de mieux pour la Folie que de
claironner elle-même sa gloire et de se chanter elle-même ! Qui me dépeindrait plus
véridiquement ? Je ne sache personne qui me connaisse mieux que moi. Je crois, d'ailleurs,
montrer en cela plus de modestie que tel docte ou tel grand qui, par perverse pudeur, suborne
à son profit la flatterie d'un rhéteur ou les inventions d'un poète, et le paye pour entendre de
lui des louanges, c'est-à-dire de purs mensonges.
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