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Philippe Jaccottet, Ce peu de bruit, Paris, Gallimard, 2008, pp. 51-52
Imagine quelqu'un d'enfermé dans une pièce hermétiquement close, sans issue possible, sans aucune porte ou fenêtre à fracturer, pire qu'une geôle dans un "quartier de haute sécurité" - et qui y découvrirait soudain, invisible jusqu'alors, un fauve, ou un ennemi sans pitié, ou rien qu'une ombre agressive, avançant lentement vers lui. Ce qui est radicalement sans issue, imparable, inéluctable. Tel est le combat, radicalement inégal, de l'agonie. Tel du moins il était, puisqu'on peut désormais nous l'épargner, ou en atténuer, aritificellement, les morsures.
[...]
Le don, inattendu, d'un arbre éclairé par le soleil bas de la fin de l'automne ; comme quand une bougie est allumée dans une chambre qui s'assombrit.
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