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    Autre

     

    Mon tout par mon premier est quelquefois détruit,

    Mon tout de mon second est quelquefois le fruit.

     

    (Mer-veille)


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    Charade

    Mon second tient à mon premier,

    Et les pendus à mon entier.


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    Le château-fort

     

    A quoi pensent ces flots, qui baisent sans murmure

    Les flancs de ce rocher luisant comme une armure ?

    Quoi donc ! n'ont-ils pas vu dans leur propre miroir,

    Que ce roc, dont le pied déchire leurs entrailles,

    A sur sa tête un fort, ceint de blanches murailles,

    Roulé comme un turban autour de son front noir ?

     

    Que font-ils ? à qui donx gardent-ils leur colère ?

    Allons ! acharne-toi sur ce cap séculaire,

    O mer ! Trêve un moment aux pauvres matelots !

    Ronge, ronge ce roc ! qu'il chancelle, qu'il penche,

    Et tombe enfin, avec sa forteresse blanche,

    La tête la première, enfoncé dans les flots !

     

    Dis, combien te faut-il de temps, ô mer fidèle,

    Pour jeter bas ce roc avec sa citadelle ?

    Un jour ? un an ? un siècle ?... au nid du criminel

    Précipite toujours ton eau jaune de sable !

    Que t'importe le temps, ô mer intarissable ?

    Un siècle est comme un flot dans ton gouffre éternel.

    (...)

    26 novembre 1828

     

    Vicor Hugo, "Les orientales : XIV-Le château-forts", in Oeuvres poétiques, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1964, p. 630


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    Une fable sur le pouvoir de l'image.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Des iconoclastes démolissent des images. Un tenant de la Réforme souhaite abolir l'image pour éviter que le fidèle ne s'y projette. Mais il a lui-même une poutre dans l'œil. Et ne perçoit pas l'opulence dans laquelle il vit, ses maîtresses, sa fortune. Objets infiniment plus graves que l'adoration portée aux images. Le problème n'étant pas l'image en elle-même mais l'attitude de celui qui la regarde.

     

     

    Gravure sur bois d'Erhard Schoen, ca 1540


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    Instrument spéculaire

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    Pénétrer dans un musée. Pour s'observer, se découvrir, se « réfléchir ».

    <o:p> </o:p>

    La visite au musée ne laisse jamais indifférent. Elle perturbe, satisfait, convainc, émoi, effraie, extasie... Elle rend hilare, triste, fou, parfois un petit peu plus intelligent... Dans tout les cas, quel que soit le lieu, le moment, ou les conditions, le musée (la boite et les objets qu'elle contient) rentre en interaction avec celui qui le fréquente. Le visiteur en ressort bouleversé intellectuellement ou même corporellement. Ce lieu étrange, déserté par certains, fréquenté constamment par d'autres, tient un rôle spéculaire. Il renvoi à l'utilisateur des images, des sensations, des questionnements, des colères, et génère des comportements qui ne sont pas lisibles dans la réalité. Le musée réfléchit des attitudes : instrument efficace pour mieux se connaître.

     

    Titien, La femme au miroir, 1511, Paris, musée du Louvre


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